Droits des patients en fin de vie : la douleur continue

Communiqué de presse du groupe écologiste du Sénat :

« A l’occasion du vote solennel, qui s’est tenu aujourd’hui au Sénat, le Groupe écologiste a voté contre la version dénaturée de la proposition de loi « créant de nouveaux droits en faveur des malades et personnes en fin de vie », qui porte mal son nom.

L’amélioration de la législation sur la fin de vie n’a pas été possible alors qu’une grande majorité de la population la réclame.

Corinne Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire et cheffe de file du Groupe écologiste sur ce texte, voulait aller plus loin en instaurant l’assistance médicalisée active à mourir. Mais le Sénat en a décidé autrement. Le texte totalement remanié lors des débats, et vidé de deux de ses éléments essentiels est devenu inepte.

La proposition de loi initiale, déjà beaucoup trop faible pour les écologistes, prévoyait dans son article 3 la sédation « profonde et continue jusqu’au décès ». Mais le détricotage de cet article en a fait une sédation « intermittente », les directives anticipées, normalement obligatoires, sont devenues optionnelles. La proposition de loi est dorénavant bancale et comporte de nombreux points problématiques.

Pour Corinne Bouchoux, « malgré des débats de grande qualité, ce texte marque la victoire d’une vision politique ultra-conservatrice, voire réactionnaire. Je ne suis pas sûre que tous nos collègues aient mesuré la monstruosité qui a été votée. C’est un véritable recul par rapport à la loi Leonetti de 2005 ».

Marie-Christine Blandin, Sénatrice du Nord, souligne que « le consensus très modéré qui aurait offert apaisement à ceux qui souffrent et à ceux qui soignent, a été bafoué par quelques sénateurs droitiers sans compassion ni hauteur de vue ».

Jean Desessard, Sénateur de Paris, se félicite que cette proposition de loi ait été rejetée par 196 voix contre et se réjouit « d’un retournement salutaire du Sénat ».

Jean-Vincent Placé, Président du Groupe écologiste tient à saluer le travail initial des rapporteurs de la commission des Affaires sociales et de son Président, qui défendaient des positions plus progressistes. »